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DISCOURS DE MONSIEUR SERAPHIN MAMYLE-DANE, DIRECTEUR GENERAL DE L’EHT-CEMAC A L’OCCASION DE LA 8ème EDITION DE LA JOURNEE DE LA CEMAC, 16 MARS 2016

Madame, Messieurs les Directeurs ;DG23-03-16

Madame, Messieurs les Chefs de Division ;

Madame, Messieurs les Chefs de Département ;

Mesdames, messieurs les Enseignants, les personnels techniques et de service de l’EHT-CEMAC ;

Chers élèves ;

Mesdames, Messieurs ;

C’est avec un réel plaisir que je prends la parole pour vous témoigner ma profonde gratitude à l’occasion de la célébration différée de la 8ème édition de la journée de la CEMAC couplée aux manifestations culturelles et sportives de l’EHT.

Le contexte particulier de cette célébration est lié non seulement à l’organisation des examens de la seconde période pour les élèves de BEP et BT mais à la crise économique que traversent nos Etats relatifs à l’effondrement du cours du baril de pétrole, principal pourvoyeur des recettes budgétaires de la quasi-totalité des pays de la CEMAC. A cet effet, il est urgent de se tourner vers une source économique alternative. De ce fait, il s’agit de réfléchir sur les ressources naturelles de l’Afrique Centrale qui peuvent booster l’économie en vue de l’amélioration des conditions de vie des populations de l’espace CEMAC. D’où l’importance du thème de la journée CEMAC qui s’intitule « RESSOURCES NATURELLES : ENJEUX ET DEFIS ».

 

Les objectifs de cette journée sont, d’une part, de faire prendre conscience et de faire participer les populations de la zone CEMAC à la construction d’un espace économique réellement intégré et, d’autre part, de faire connaître cette manifestation sous régionale qui se tient tous les 16 mars en référence au 16 mars 1994, date de la signature du traité instituant la CEMAC à Ndjamena.

Les Chefs d’État et de gouvernement des pays membres de la CEMAC, ont lancé officiellement les activités de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale le 25 juin 1999, avec la nomination des responsables des divers organes créés et l’adoption d’un plan d’action dit « Déclaration de Malabo »

16 mars 1994 – 16 mars 2016; cela fait exactement 22 ans que la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) a été créée, grâce à la ferme volonté de la Conférence des Chefs d’Etat comme organe faîtière de cette Institution.

Mesdames, Messieurs ;

Chers apprenants ;

Comme vous le savez, les anniversaires sont aussi des moments forts de retour sur soi et d’introspection, des moments de réflexion sur le chemin parcouru et de projection sur ce qui reste à parcourir, donc un moment de prospective. Célébrer l’anniversaire d’une institution communautaire aussi prestigieuse que la CEMAC nous offre, en sus de la forte symbolique attachée à l’événement, une belle opportunité de nous interroger : Comment pouvons-nous disposer de nos ressources naturelles pour la construction d’un espace économique réellement intégré en Afrique Centrale ?

Dans le contexte de l’Ecole de l’hôtellerie et du tourisme, en termes de ressources naturelles, l’Afrique Centrale abrite le second grand massif forestier dense et humide du monde après celui de l’Amazonie. Les forêts du bassin du Congo couvrent une superficie d’environ 200 millions d’hectares, propice au tourisme.

On distingue trois écosystèmes : l’écosystème marin, l’écosystème forestier, l’ensemble soudano-sahélien.

Sur le plan hydraulique, les massifs forestiers de l’Afrique centrale sont arrosés par un vaste réseau hydraulique ; les plus importants étant, la Sanaga, le Ntem, l’Ogoué, le Niari, le Kouilou, le Bassin du Congo, avec une superficie de 3,4 à 4,1 millions de Km2

La zone CEMAC est dotée d’une riche potentialité minière, animale et végétale. Ce qui fait d’elle, un véritable réservoir de richesses naturelles et une large gamme de produits touristiques potentiels encore méconnus sur le plan international et sous exploités. Leur développement et leur exploitation pourraientt réduire les énormes coûts de gestion engagés par les Etats et les partenaires-bailleurs.

Cette grande diversité des ressources naturelles se compose de trois biotopes ou zones écologiques dotées de différentes espèces animales et végétales.

Il s’agit de :

  1. Zone littorale avec le Parc Transfrontalier Mayumba et Conkouati-Douli entre Gabon et Congo auquel s’ajoute la binationale Rio de Campo et Campo Ma’an en Guinée Equatoriale et au Cameroun.
  2. Zone de forêts denses humides avec le complexe tri national de sangha regroupant le parc de Nouabalé-Ndoki au Congo, le parc de Lobéké au Cameroun et la réserve spéciale de Dzanga-Sangha et le parc Dzangha-Ndoki en Centrafrique, couvrant une superficie globale de 36 236 km². Le complexe TRIDOM renfermant la réserve biosphère de Dja, les parcs de Boumba-Bek et de Nki, au Cameroun ; le parc d’Odzala-Koukoua au Congo, les parcs de Minkébé, de l’Ivindo5 et de Mwagna au Gabon, couvrant une superficie globale de 141 000 km². Le plateau Batéké et Léfini au Congo et au Gabon couvre une superficie de 35 164 km². Enfin le complexe Monte Alen et Monts de Cristal en Guinée Equatoriale et au Gabon couvre une superficie de 26 747 km².
  3. Zone soudano-Sahélienne avec la binationale Bouba-Ndjidda-Séna Oura ou BSB Yamoussa au Cameroun et au Tchad. A cela s’ajoute les parcs Zakouma et Manda au Tchad et les parcs Manovo-Gounda-Saint-Floris et Avakaba en Centrafrique classés patrimoine mondial de l’UNESCO.

Mesdames, Messieurs ;

Chers apprenants ;

Ce portrait global brossé des ressources naturelles demeure un atout susceptible au développement du tourisme dans l’espace CEMAC, les enjeux portent sur la présence ou la maîtrise de la richesse concourant à la réduction de la pauvreté et à l’amélioration durable des conditions de vie des communautés. Ressources naturelles, réserves touristiques attestées ou encore supposées exploitables dépendent d’équations variées : les conditions géographiques et techniques (voies d’accès difficiles, insécurité, difficultés d’exploitation et problèmes des ressources humaines de qualité), les paramètres économiques (problème de financement, manque d’aménagement), enfin la montée en puissance des questions environnementales dans les opinions publiques et encore le respect du principe de précaution ou de durabilité.

Au-delà de la diversité des ressources naturelles, véritables leviers de pouvoir pour booster l’économie touristique de nos Etats, l’Ecole de l’Hôtellerie et du Tourisme est l’une des réponses aux défis auxquels est confrontée l’exploitation des ressources touristiques de l’espace CEMAC.

L’EHT reste un puissant instrument de formation de qualité et du renforcement du capital humain qui constitue un des grands défis à relever par les Chefs d’Etat de la CEMAC, à l’effet de garantir non seulement la mise en valeur rationnelle, responsable et durable du riche potentiel naturel mais aussi de faire de l’Afrique Centrale une destination touristique émergente et d’atteindre à l’horizon 2035, une émergence économique.

Mesdames, Messieurs,

Chers apprenants

La célébration de la Journée CEMAC est couplée aux manifestations culturelles qui constituent un moment de partage, d’action et de solidarité, avec deux symboles très forts :

Le premier est celui d’un brassage culturel de tous les élèves de l’EHT pour renforcer la connaissance mutuelle et faire des activités culturelles un moment particulier de large communion et d’échanges sur des loisirs de grande importance.

Et c’est dans cette perspective que vous pouvez prouver vos talents afin de les dérouler dans un ensemble d’activités culturelles, sportives voire gastronomiques sous le sceau de la solidarité et du partage des savoirs.

Au-delà de la diversité naturelle, écologique, sociale, culturelle, patrimoniale et religieuse, les élèves de l’EHT à travers les activités culturelles doivent s’engager pour transformer la discrimination, la xénophobie, l’intolérance et le rejet de l’autre en compréhension et en acceptation mutuelle, en parcourant les voies de la solidarité, de la recherche de paix, du respect de l’autre.

Le deuxième symbole qu’il me plait de magnifier, est celui de l’intégration culturelle des jeunes qui contribue à donner à la zone CEMAC une dimension d’une diversité positivement vécue. En effet, un modèle vivant de la diversité de l’espace CEMAC, en mettant en exergue toutes les valeurs solidaires sur lesquelles se fonde notre communauté au-delà de la langue et de la culture.

Enfin, je formule le vœu que ces heures d’écoute silencieuse de cette interpellation, émergeront des valeurs nouvelles qui viendront illuminer notre intégration par une riche et diversifiée activité culturelle que produiront les élèves communautaires de l’EHT-CEMAC dont je la déclare officiellement ouverte.

Vive l’EHT-CEMAC

Vive la CEMAC des peuples pour que vive l’intégration communautaire.

Je vous remercie de votre aimable attention.